La stéréoscopie repose sur la diffusion de 2 canaux (1 pour chaque oeil) simultanément pour créer un effet de volume "3D". On a donc 2 sources (L+R) qui peuvent être mixées selon plusieurs modes (anaglyph, polarisation, alternance...) par le projecteur ou la télé utilisée.
Dans les scènes 3D, la caméra stéréoscopique correspond en réalité à un minimum de 2 caméras placées côte-à-côte sous le même rig. Leur écartement (appelé Interoculaire) est généralement proche d'une norme de 6,5cm pour reproduire celui de l'être humain. La stéréo exige de travailler avec une échelle maîtrisée tout au long de la chaîne de fabrication pour que la taille des volumes soit perçue comme "naturelle" par le spectateur. Dans certains cas, on trichera l'Interoculaire pour forcer l'effet : par exemple, ramener celui-ci à un écart d'1cm donnera au spectateur l'impression qu'il est devenu une souris !
Deuxième paramètre important : le plan de jaillissement. De base, quand on projette les images, le volume est placé "dans" l'écran de projection. En jouant sur une translation horizontale (les américains parlent de HIT pour Horizontal Image Tranlation), on va pouvoir "pousser" le volume vers le fond ou, beaucoup plus fréquent, le faire jaillir hors de l'écran. Le réglage du HIT est une étape qui s'anticipe dès le layout des scènes mais qui ne verra son application finale qu'au compositing.
D'autres paramètres peuvent jouer sur le réglage de la stéréo : convergence des caméras (comme si on louchait), travail avec plusieurs jeux de caméras L+R pour créer un effet de profondeur plus fort, mise en place de volets pour atténuer les effets de ghosting...
Le stereographer est un graphiste maîtrisant toutes les subtilités de ces réglages. Il intervient tout au long de la fabrication d'un plan, de son layout jusqu'à son compositing final. A tout moment, on peut ajuster l'Interoculaire ou le HIT. Il combine donc de bonnes connaissances sur les caméras, la lumière, l'assemblage des images et l'application des effets spéciaux.